Impair et père

de Ray Cooney
Mise en scène de Jean-Claude Daspremont
SAISON 2009

L’auteur

Ray Cooney est , sans conteste , le Roi du Rire…

non seulement du théâtre anglais contemporain, mais aussi de la scène internationale. A ce jour, ses pièces ont été jouées dans cinquante-deux pays , traduites en vingt-trois langues et l’on compte plus de deux millions de représentations de ses œuvres.

En créant en 1983, The Theatre of Comedy, Compagnie qui regroupe des stars du théâtre comique, Ray Cooney est l’un des auteurs et producteurs les plus considérables de ce début du 21e siècle.

Londres voit triompher actuellement sa nouvelle pièce « Caught in the Net » , suite encore plus hilarante de « Run for your Wife » qui relate ,sur fond d’internet, les conséquences, dix-huit ans après, de la bigamie d’un chauffeur de taxi .

Ray Cooney, enfant de la balle …

Ray Cooney naquit à Londres en 1932. Il eut une enfance heureuse dans une famille affectueuse et compréhensive qui encouragea sa passion du théâtre. Son père, charpentier, et sa mère , vendeuse, se rendaient fréquemment au spectacle, toujours accompagnés de leur fils. Dès l’âge de cinq ans, Ray n’eut plus qu’un désir : devenir comédien !

Mais il dut attendre l’âge de quatorze ans pour quitter l’école et réaliser son rêve…C’est donc en 1946 qu’il fit ses débuts sur la scène… devenant ainsi un « enfant-acteur prodige ». Le vaudeville « à la Cooney », Ray l’a inventé en brûlant les planches quand il était adolescent.

En 1952, après son service militaire, Ray Cooney fut embauché dans une compagnie de théâtre ambulant « The Midlands Productions ». C’est dans cette troupe de saltimbanques qu’il fit son apprentissage et découvrit tous les secrets et toutes les ficelles de l’univers théâtral. Pour lui , le travail quotidien d’acteur itinérant consistait à étudier le rôle de la pièce du lendemain, le matin à monter les décors et les éclairages…. et l’après-midi à répéter la pièce qui devait être jouée le soir même .

« J’ai tellement aimé cette vie et j’ai tellement appris avec The Midlands Productions que je suis resté deux ans dans la troupe. Depuis , rien ne semble être du travail, tout est du plaisir. »

Ray Cooney, grands comédien et dramaturge…

Ray Cooney, compléta sa formation auprès de Brian Rix, directeur d’un théâtre spécialisé à Londres dans les spectacles de farces. (Le Théâtre de Whitehall)

A 24 ans, déjà acteur accompli, Ray Cooney a la tentation de sauter le pas et de devenir dramaturge. L’occasion lui est donnée au théâtre de Whitehall , lorsque pendant quatre ans il joua une comédie où il n’apparaissait pas à l’acte II. Alors, pour tuer le temps dans sa loge, il s’amusait à griffonner quelques répliques, ébauche de sa première comédie : « One for the Pot » qu’il créera au théâtre de Richmond.

Ainsi, dès sa première œuvre, Ray Cooney inaugura une méthode de travail qu’il utilisera systématiquement pour toutes ses autres pièces et c’est dans les théâtres de province qu’il mettra au point les dialogues de ses intrigues avant de les faire triompher à Londres.

« Comme je jouais souvent l’un des personnages, je me rendais très bien compte de ce qui se passait et je sentais ce qui ne collait pas. Je me disais que telle réplique était à supprimer ou à réécrire… Autrement dit, je devais me défaire de ma peau d’auteur pour me mettre uniquement dans celle de l’acteur. »

Ray Cooney a donc pour habitude , à l’instar de Molière, de jouer dans ses propres pièces, dont il est ,de plus, presque toujours le metteur en scène. Il peut ain si vérifier par lui-même , au quart de seconde près, le moindre de ses gags ou l’effet comique de chacune de ses répliques sur les spectateurs. Voir le comédien Ray Cooney interpréter l’un de ses propres vaudevilles est un moment de théâtre inoubliable, qui , à lui seul, mérite un voyage en Angleterre.

Hélas, la durée exceptionnelle du succès de ses pièces Run for Your Wife a été jouée sept années consécutives à Londres… l’oblige souvent à quitter la distribution après une période d’essais tout en cédant son personnage à un autre célèbre acteur comme Eric Sykes dans Caught in the Net , lancé depuis octobre 2000 et toujours joué pour le moment à Londres. Il lui arrive également d’aller lancer ses pièces hors d’Angleterre… en Australie ou aux Etats-Unis surtout où vivent ses enfants et où il se rend donc souvent avec son épouse Linda.

Ray Cooney, Rolls Royce du Vaudeville.

Les pièces que Ray Cooney produit sont toutes des Rolls Royce du Vaudeville ,bien rodées, dont il connait tous les rouages. Produits de luxe, à la charpente solide et dont les finitions ont exigé des heures de mise au point.

Dans toutes ses pièces, et dans « Impair et Père » en particulier, Ray Cooney aime placer « un personnage banal dans une situation surprenante ». A partir de là , le personnage victime est entrainé dans un imbroglio inextricable dont il ne pourra se sortir qu’en accumulant les mensonges et les actes les plus fous. L’intrigue devient alors un brasier de quiproquos, de fausses pistes et de fausses identités. Les héros courent, zigzaguent et se retrouvent souvent confrontés aux dernières personnes souhaitées. Alors, pris de panique, ils improvisent avec une grande imagination et le rire s’installe.

La farce est construite et jouée avec beaucoup de précision et de vérité, sans excès grotesques. Tous est prémédité et travaillé avec une telle subtilité que le public ne s’en aperçoit qu’au terme de la représentation. Cette technique est souvent comparée à la célèbre « horlogerie de Feydeau ».

Le génie de Ray est d’avoir su inventer un comique spécifique, en apparence d’une simplicité élémentaire essentiellement gestuelle, qui le rend d’emblée et assurément intelligible à tous les spectateurs, quelle que soit leur origine nationale ou culturelle. Le théâtre de Ray Cooney atteint les ressorts universels du comportement humain.

Mystère de ce rire qui jaillit de la situation tragique de personnages douloureusement emmurés dans leur aveuglement monomaniaque et qui fait entrer le spectateur dans le monde irréel de tous les possibles. Ce rire , c’est l’abandon de la raison et de ses rigidités, c’est la volupté reposante de toutes les logiques divergentes que la vie interdit ; évasion rafraîchissante, folie réparatrice, presque spirituel de ce rire incontrôlable mais si merveilleusement purificateur….

Ses principales pièces…

Sa première pièce « Trois Partout » ( One for the Pot) fut écrite en 1961. Suivront plusieurs grands succès dont « Le Vison Voyageur » ( Not now Darling), « Le Saut du Lit » ( Move over Markham ) , « Stationnement Alterné » ( Run for your Wife), “C’est encore mieux l’après-midi” (Two into one ) , « Impair et Père » ( It Runs in the Family) , “ Espèces Menacées” ( Funny Money ), et une des dernières pièces qu’il a coécrite avec son fils Michaël « Tom, Dirk et Harry ».

L’intrigue

Ray Cooney, génie international et contemporain du rire anglais, situe l’action de cette intrigue à l’Hôpital Necker, dans la « salle de repos des chirurgiens du service pédiatrie ».

Avant-veille de Noël, le personnel s’active pour préparer une animation destinée aux enfants du service. Dans cette agitation, Pierre Jouffroy, médecin chef, tente de se concentrer sur le discours qu’il va devoir prononcer devant un parterre de 300 microchirurgiens et qui lui vaudra la légion d’honneur. C’est ce jour clé de sa carrière qu’il va se trouver confronté à un impair de jeunesse… longtemps oublié!

Pour échapper à ses responsabilités, il échafaude une successions de mensonges… n’hésitant pas à y impliquer son entourage immédiat dans un imbroglio inextricable dont il ne pourra se sortir qu’en accumulant les situations les plus folles : un brasier subtil de quiproquos et de fausses identités.

Rolls Royce du vaudeville, Ray Cooney entraîne son public dans une farce hilarante , construite et jouée avec beaucoup de précision et de vérité dont la technique a souvent été comparée à la célèbre « horlogerie » de Feydeau. Evasion décalée, folie réparatrice de ce rire incontrôlable mais si merveilleusement purificateur à laquelle vous convie le Théâtre du Beffroi-Bayard pour sa nouvelle saison !

Distribution

Pierre Jouffroy : Bruno Mathelart
Hubert Joly : Jean-Pierre Vancamberg
Luc Mollet : Marcel Dachelet
Olivier de la Massière : Jean-Jacques Letesson
Johnny Paillard : Pierre Henry
L’inspecteur de police : Francis Swennen
Louis PetitJean : Pierre Poncin
Hélène Jouffroy : Chantal Letesson
Sophie Paillard : Magguy Deville
Maryse Trésor : Sarah Balthazart
Infirmière Maud : Marie Delsaux
Infirmière Laure : Claude Lerat
Infirmière Sylvie : Christine de Robiano
Annie : Christine de Robiano
Un patient : Jean De Geeter

Réalisation des décors : Jean De Geeter, Jojo Henry et Jojo Orio
Coiffures et maquillage : Les élèves de la section « maquilleur – posticheur » de l’Institut St Joseph de Jambes
Régie Son et Lumière : Les techniciens de la Maison de la Culture de Namur et de la salle Sainte Anne d’Anseremme

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